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Talange : Hommes et Usines, le festival qui refait le monde

18 ans : l’âge de la majorité en France. A Talange, c’est celui du festival “Hommes et usines” : rendez-vous de la diversité culturelle, qui parle du monde du travail, des petites joies et des grandes déceptions. De la vie dans toutes ses dimensions, et surtout la hauteur. Un festival qui n’a qu’une ambition : élever les gens, les faire grandir quitte à les bousculer un peu. Les secouer, mais avec bienveillance. Rendez-vous du 5 au 12 mai, et pensez à réserver !


Le rendez-vous est désormais imprimé sur le calendrier talangeois, “Hommes et usines”, 18 ans d’existence et une idée fixe : raconter le monde au monde, ou plutôt les mondes au monde. D’abord imaginé comme la célébration d’une culture chaque année, l’Italie puis l’Algérie… toutes ces cultures qui ont rallié la Lorraine pour y travailler et qui y ont investi un peu plus que la sueur du labeur. « Nous nous sommes vite rendu compte que le résultat obtenu était inverse à celui recherché : au lieu de rassembler les gens, le festival alimentait les communautarismes, chacun venant voir ce qui le concernait directement », rappelle Anne Crocitti, adjointe municipale à la culture. « Alors nous avons mixé les cultures. »
 
Le cocktail ainsi obtenu mêle les épices et les univers, avec une constante : la vie. Celle qu’on mène et celle à laquelle on aspire, pour soi et pour les autres à commencer par les enfants, ces futurs citoyens en puissance. Car il est question de s’amuser et de se divertir souvent, en se nourrissant toujours. Pas comme un ciné-drive où on regarde le film en croquouillant du pop-corn. Comme du spectacle vivant où l’on se fait gentiment bousculer : réfléchir, être d’accord ou pas. Mais réagir.


On refait le monde !
Il y a l’historique salle Jacques Brel, le théâtre, où se déroulent bon nombre de spectacles du festival (200 places). Il y a le Café de l’usine, cette salle voisine d’une centaine de places jusqu’ici imaginée comme une extension des lieux, qui accueille chaque jour avant et/ ou après le spectacle des rencontres, rendez-vous culturels ou d’idées. « Le Café devient un lieu culturel à part entière, qui sera bientôt équipé en fonction et qui pourra par exemple accueillir les répétitions », annonce Pierre Christophe, responsable desdits équipements au service culturel de la ville. L’extension du domaine de la culture. Et entre ces deux salles, le vaste parking imaginé comme un prolongement extérieur. Cette année, deux manèges viendront s’y ancrer afin de faire valser la vie du dehors au dedans et inversement. Histoire d’inviter les festivaliers, public et artistes, à s’attarder un peu.
 
Refaire le monde : c’est le rôle du Café de l’usine mais il n’y en a jamais trop, des occasions de discuter, de rire ou de s’engueuler en buvant un coup ou en profitant du soleil de mai. Le manège des 1001 nuits, de la compagnie Atelier Mobile s’installera mardi 8 mai de 14h à 18h. Accessible à partir de 18 mois en mode manège au son de la musique live, il ouvre également sa petite cabane centrale à une dizaine d’enfants à partir de 5 ans pour écouter des contes. Jeudi 10 mai c’est le Carrousel Titanos qui fera tourner sa poétique folie de 14h à 18h. Autour de tout ça, des animations proposées par la ludothèque ou encore une exposition du travail des écoles maternelles dans le cadre du projet artistique histoire de pouvoir grappiller.

 

Le sommet de l’iceberg
Cette vie autour est l’ADN d’un bon festival, où chacun prend plaisir à se rendre. Et si une part des festivaliers vient de villes et de milieux classiques (oui, on croise un peu toujours les mêmes dans ce type de rendez-vous soyons honnêtes), les statistiques avancent une part de 30 à 40% de Talangeois dans les rangs du public ce qui n’est pas rien du tout.
 
Faire venir les Talangeois à ces spectacles est un travail au long cours. Car “Hommes et usines” n’est que le sommet de l’iceberg, avec Patatram, autre temps fort de la culture talangeoise : ce festival biannuel à destination du jeune public et qui invite les parents à franchir une première fois les portes de la salle Jacques Brel. C’est la première fois la plus difficile.
 
La culture est une priorité pour la municipalité qui y voit un outil d’émancipation, a fortiori pour ses citoyens en devenir. C’est pourquoi les bonnes fées de l’éducation artistique et culturelle ne se penchent pas sur les berceaux, mais presque : en 2013 Talange a signé le 1er contrat territorial d’éducation artistique et culturelle de France avec l’Education nationale et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Le dispositif prévoit notamment de financer l’intervention d’artistes dans les écoles pour des ateliers.
 
32 classes de Talange bénéficient ainsi de la présence d’artistes, montent des projets à l’année dont la restitution, en fin d’année, se fait notamment lors du festival, une vitrine gratifiante de leur travail. Cette année donc, des vitrines en plexi où seront exposées les scènes créées par les élèves de la ville.

Article paru le 30/04/2018 - LA SEMAINE - Par Justine DEMADE PELLORCE

Tag(s) : #Actualités, #A Talange, #Culture
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