Les colonnes du Républicain Lorrain et de l'hebdomadaire La Semaine (voir articles plus bas) relayaient la semaine passée, la très bonne idée d'un universitaire lorrain, Nicolas Greiner, de compléter le réseau ferroviaire local avec la mise en place d'un Tram-Train qui réutiliserait les voies ferrées héritées de la période industrielle. Ce qui permettrait de relier Metz, Thionville et par extension, le Luxembourg, aux vallées de la Moselle, de l'Orne et de la Fensch.
C'est bien évidemment une idée que j'approuve et je me félicite de voir un scientifique lorrain travailler ainsi sur cette problématique cruciale : la mobilité.
Il y a plus de 10 ans maintenant, je formulais des propositions visant à développer les liaisons Nord/Sud entre Nancy et Thionville ainsi que les liaisons Est/Ouest dans la vallée de l'Orne et dans le sillon mosellan pour développer l’offre de transport collectif et l’intermodalité au service de nos concitoyens et de nos entreprises sur le territoire lorrain, tout autant que pour les enjeux transfrontaliers.
L'idée du train urbain c'est bien celle qui consiste à transformer l’actuelle ligne TER en véritable RER. C'est à dire : des trains en plus grand nombre, à une plus grande fréquence, qui sont techniquement adaptés à des arrêts très fréquents et qui peuvent donc desservir un grand nombre de haltes ferroviaires. Partout où il y a une ville le long de la voie, il doit y avoir une halte. C'est le principe du RER.
Chacun sait que toutes les communes auraient joué le jeu par une implication financière ou de toute autre nature. En tant que Maire de Talange, je m'y étais engagé. La presse locale mentionnait le projet en titrant: " Une halte ferroviaire pour faciliter les déplacements" et mentionnait la cohérence du projet de "transformation du TER en RER" (voir articles ci-dessous).
Le message était passé et la proposition a été débattue. Elle avait été soutenue par les élu(e)s de la majorité régionale de l’époque dans le cadre du Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013. L'objectif était clair, il fallait impérativement trouver des moyens de limiter la pression exercée par les flux transfrontaliers de l'A31 en permettant au plus grand nombre d'accéder à une offre ferroviaire adaptée, étendue et transformée en RER. Faute de finances publiques et d’un engagement volontaire de l’État, eu égard aussi à une adhésion hésitante de Réseaux Ferrés de France, cette proposition qui auraient pourtant permis de dynamiser la mobilité sur notre territoire et jusqu’au Luxembourg n’a pas été suivie d’effets.
Le TER ainsi transformé en RER aurait dû également être complété plus localement par des lignes de bus interurbain (sur le modèle du Met'). C’est ce que je proposais de mettre en place sur un axe Est/Ouest, de Moyeuvre-Grande et Rombas jusqu' à Trémery et Ennery en passant par Amnéville et Hagondange.
C'est un des projets de territoire que je défendais en 2008 quand a été mis en place le processus de fusion des intercommunalités. Aujourd'hui, il reviendrait à la Communauté de Communes du Pays Orne-Moselle (CCPOM) et à celle de Rives De Moselle (CCRDM) de réfléchir à la mise en place d’un tel réseau de bus dont j’avais même émis l’idée d’un nom, le TeCOVeM, abréviation acronymique de Transport en Commun de l’Orne et de la Vallée de la Moselle.
Ceci dit, force est de constater qu’aujourd'hui la mobilité Est/Ouest demeure inexistante, les parkings des gares atteignent voire dépassent leurs capacités maximales, l'A31 sature et les trains vers et au départ du Luxembourg ne sont pas assez nombreux... Mais surtout, quid de l'amélioration des conditions de mobilité des riverains ?
L’accord récent passé entre français et luxembourgeois sur des investissements et une augmentation du cadencement des TER (d’ici 10 ans!) ne permet pas de dégager de solution vraiment satisfaisante. Les problèmes persisteront encore longtemps.
Par ailleurs, il faut rester lucide : sans compter l'impact écologique négatif et le coût pour les usagers, de toute évidence, l'élargissement des capacités de notre réseau autoroutier local (projet A31 bis, élargissement de l'A4 en 2x3 voies) ne pourra pas régler durablement le problème.
Aujourd'hui le constat est là : 10 années (au moins) de perdues et des investissements, des choix politiques, des avancées pérennes qui se font attendre... Mais il n'est jamais trop tard. Là où il y a une volonté, il y a un chemin... Et ce n'est pas uniquement une autoroute !